Maison-Blanche, Barack Obama et le rêve
américain

Publié par AFP le Vendredi 25 Janvier 2013 à 11h01 - Focus

Premier président noir des Etats-Unis, Barack Obama, qui a entame ce dimanche, 20 janvier 2013, son second mandat, s'emploie depuis quatre ans à imprimer sa marque sur son pays. Mais sa promesse de changer le ton et le fonctionnement de Washington est restée lettre morte.

crédit: Xinhua
Le président américain Barack Obama devant la presse à la Maison blanche à Washington, le 28 décembre 2012.
 

Décrit comme cérébral, sans goût pour les mondanités ni les "petites phrases", le 44e dirigeant américain n'aime pas perdre et fonctionne le mieux lorsqu'il est sous pression, comme l'a montré sa réaction d'orgueil au moment où sa campagne présidentielle à l'automne 2012 a brièvement semblé patiner face au républicain Mitt Romney.

C'est huit ans plus tôt, à la convention démocrate de Boston qui adoube John Kerry face à George W. Bush, que Barack Hussein Obama, fils d'un Kényan et d'une Américaine, apparaît sur la scène nationale américaine en défendant une approche consensuelle et apaisée de la politique: "il n'y a pas une Amérique de gauche et une Amérique conservatrice. Il y a les Etats-Unis d'Amérique".

 

M. Obama, né en août 1961 à Hawaii (Pacifique) et ayant passé une partie de son enfance en Indonésie, représente alors depuis sept ans le sud déshérité de Chicago au Sénat de l'Illinois (nord). Début 2005, il accède au Sénat de Washington, et grâce à son charisme et son éloquence, il devient la coqueluche des médias.

Quatre ans plus tard, cet avocat et professeur de droit constitutionnel passé par Harvard s'impose de justesse à la primaire démocrate face à la favorite Hillary Clinton, en bénéficiant d'une organisation de campagne impeccablement organisée et bien financée.

Aidé par la débâcle boursière de l'automne 2008 et le poids grandissant des minorités dans le corps électoral, il bat aisément le vieux routier républicain John McCain à la présidentielle de novembre et succède à M. Bush dans une grande ferveur populaire.

 

Impitoyable "guerre des drones"

 

Mais l'ombre de la crise économique aiguë plane sur tout son premier mandat, dont la seconde moitié est en outre émaillée d'affrontements avec les républicains qui se sont emparés d'une partie du Congrès début 2011.

M. Obama réussit tout de même à faire avancer des dossiers qui lui sont chers, comme une réforme de l'assurance-maladie, l'encadrement de Wall Street et la fin de la guerre en Irak. Prix Nobel de la paix fin 2009, il triomphe moins de deux ans plus tard avec le raid éliminant Oussama ben Laden, parallèlement à une "guerre des drones" impitoyable contre les extrémistes islamistes.

Plusieurs promesses de 2008 restent encore à tenir, comme la réforme du système d'immigration, la lutte contre le changement climatique, la fermeture de Guantanamo, sans parler d'une réglementation plus stricte des armes à feu, sujet qui s'est imposé après la tuerie d'écoliers à Newtown le 14 décembre, le "pire jour" de sa présidence selon lui.

 

M. Obama finit par arracher aux républicains une hausse de la fiscalité pour les plus riches début 2013, mais de nombreuses questions budgétaires demeurent en suspens, augurant de nouveaux affrontements avec le Congrès, un motif de frustration récurrent pour l'ex-héraut du "changement" et de l'"espoir".

Si l'accession d'un Noir à la tête de la première puissance mondiale, 150 ans après la fin de l'esclavage et un demi-siècle après les lois sur les droits civiques, a été saluée comme un évènement historique, M. Obama, dont la silhouette s'est voûtée et les cheveux ont blanchi depuis 2009, semble s'ingénier à donner sur la forme des gages de normalité.

On le voit jouer au golf, boire de la bière et promener son chien, et il met un point d'honneur, dit-il, à interrompre sa journée de travail pour aller dîner avec sa famille. Michelle Obama, brillante avocate épousée il y a 20 ans, lui a donné deux filles: Malia, 14 ans, et Sasha, 11 ans.

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